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Respecter le droit de chaque enfant de rester en contact avec ses deux parents


LIBE / Mon action

Après avoir interpellé la semaine dernière tous ses collègues allemands du Parlement Européen sur les décisions incompréhensibles et injustes du Jugendamt en Allemagne (cf. articles précédents), vous trouverez ci-dessous un courrier adressé hier par Nathalie Griesbeck à la juge d’un Tribunal de la Famille en Allemagne, concernant l’un des nombreux cas douloureux où le Jugendamt (l’office allemand de protection de l’enfance) a interdit tout contact entre l’enfant et le parent non allemand.Madame la Juge,

 En tant que députée européenne membre de la Commission des Libertés, j’ai été saisie d’une demande formulée par Madame M. X., dont l’affaire, assurément douloureuse, doit être évoquée devant vous le ../../ prochain à 10 heures et porte plus précisément sur la question de l’exercice de son droit de visite à l’égard de ses propres enfants.

 Cette mère m’assure qu’elle n’a malheureusement, depuis plus de quinze mois, pu ni recevoir chez elle ses enfants en visite ni même avoir aucun contact avec eux, ce qui constitue, si le fait devrait être avéré, à l’évidence une mesure d’une rigueur si extrême qu’on à peine à croire qu’elle ait pu avoir été réellement mise en œuvre et que même in abstracto elle puisse être envisagée.

 Il ne m’appartient pas de connaître plus avant le détail des circonstances de cette affaire de séparation qui apparaît comme particulièrement difficile entre deux parents de nationalité respectivement allemande pour le père et française pour la mère. Mais il est évident que tout doit être mis en œuvre pour que se trouve en l’occurrence respecté de la manière la plus stricte le droit fondamental reconnu à tout enfant de maintenir en tout cas au moins un contact avec l’un comme avec l’autre de ses parents.

 En plein accord avec le principe – lui aussi bien évidemment fondamental – de séparation des pouvoirs, je ne doute pas pour ma part que vous sachiez dans la décision que vous êtes, madame la Juge, appelée à prendre très prochainement dans cette affaire, trouver une voie qui permette de respecter les droits de chacune aussi bien que de l’ensemble des parties en présence, mais qui ait à cœur avant tout d’accorder une place privilégiée au principe européen essentiel ci-dessus évoqué reconnu à l’enfant – et en faveur des enfants – auquel vous êtes assurément aussi attentive et désireuse que soit donnée forme concrète et application effective que peut l’être le Parlement européen et très singulièrement sa Commission des Libertés.

 En vous renouvelant mes remerciements les plus vifs pour l’attention que vous voudrez bien porter à cette affaire tout particulièrement sensible et délicate, je vous prie de croire, madame la Juge, en mes pensées très respectueuses et les meilleures.

 Nathalie GRIESBECK                                                 

 

                                                                        Nathalie GRIESBECK

                                                                        Députée Européene Grand Est

                                                                        Vice-présidente du Conseil Général de la Moselle

5 décembre 2011