La session plénière d’octobre a été marquée par le vote d’investiture de la nouvelle Commission européenne de Jean-Claude Juncker par le Parlement européen. Pour Nathalie Griesbeck, c’est une nouvelle commission clairement pro-européenne, très intéressante, avec une architecture innovante mais c’est surtout la Commission européenne de la dernière chance : « Si nous ne la saisissons pas, le rêve européen risque de s’échapper ».
Commission Juncker: « vous aurez notre confiance », déclare Marielle de Sarnez
Intervenant aujourd’hui, en session plénière du Parlement européen réuni à Strasbourg dans un débat avec le Président Jean-Claude Juncker, préalable au vote formel entérinant la Commission européenne, Marielle DE SARNEZ, chef de la délégation MoDem-UDI au Parlement européen, a déclaré:
« Monsieur le Président, vous aurez notre confiance. Elle sera exigeante et impatiente car les Européens attendent des résultats concrets. Vous avez des atouts : une grande expérience, une conviction européenne qui n’a jamais faibli et une vraie légitimité politique. Il vous faudra aussi du caractère et du courage pour faire de l’Europe un espace où puisse se former une volonté politique. Voilà l’enjeu.
Cela demande une vision qui fait trop souvent défaut aux chefs d’État et de gouvernement. La vision d’une Europe qui s’occupe enfin des grandes questions, qui se décide à peser dans le monde, à défendre ses intérêts et à agir pour son développement économique et social.
Cela demandera aussi une nouvelle pratique institutionnelle, un retour à la méthode communautaire – vous nous en avez parlé tout à l’heure – avec une Commission qui, je l’espère, j’en suis sûre, reprendra enfin tout son droit d’initiative.
Monsieur le Président, comme vous, nous voulons que l’Europe réussisse. C’est tout le sens de la confiance que nous allons vous accorder ».
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Les Démocrates européens accordent une confiance exigeante et impatiente à Juncker.
Interpellant Jean-Claude Juncker ce matin à Strasbourg, la Secrétaire générale du PDE Marielle de Sarnez a annoncé accorder la confiance à la nouvelle Commission européenne, une confiance « exigeante et impatiente car les Européens attendent des résultats concrets ».
Pour la députée européenne vice-présidente du groupe ADLE, le nouveau Président de la Commission dispose d’atouts pour réussir mais « il faudra aussi du caractère et courage pour faire avancer l’Europe ». L’enjeu, c’est de « faire de l’Europe un espace où puisse se former une volonté politique ».
Mme de Sarnez invite M. Juncker à développer une vision qui fait « trop souvent défaut aux chefs d’État et de gouvernement » : la vision d’une Europe « qui s’occupe enfin des grandes questions, qui se décide à peser dans le monde, à défendre ses intérêts et à agir pour son développement économique et social ». Elle salue le retour à la méthode communautaire et la reprise par la Commission de son droit d’initiative.
L’eurodéputé belge Gérard Deprez se réjouit quant à lui de la nouvelle architecture institutionnelle dessinée par Jean-Claude Juncker, voyant dans le « premier ministre » Timmermans le commissaire le plus brillant qu’il a entendu. Il regrette d’ailleurs que la « procédure des auditions n’a pas donné tout ce qu’elle pouvait ». Selon lui, les parlementaires européens auraient dû avoir la possibilité de se prononcer sur chaque commissaire et non sur le collège dans sa globalité. « C’est un mauvais scénario » estime M. Deprez.
Pour la députée allemande Ulrike Müller, la répartition proposée des portefeuilles est une « initiative intelligente de Juncker ». Mais il lui importe que la Commission se mette à travailler rapidement pour obtenir des résultats, car c’est ce qu’attendent les Européens.
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L’ADLE soutient la Commission Juncker
Après que M. Juncker ait annoncé que le commissaire hongrois Tibor Navracsics perdait la « citoyenneté » et qu’il serait placé sous la supervision du vice-président, l’ALDE a soutenu aujourd’hui le nouveau collège des commissaires.
Guy Verhofstadt, président de l’ADLE a déclaré : « Le projet européen représente davantage que l’économie seule. Il s’agit de nos valeurs communes. Il s’agit de nos principes communs de liberté et de diversité.
La lettre qui vous a été envoyée par Bernard Foccroulle, directeur du festival d’Aix en Provence, au nom de nombreux artistes européens, peintres, compositeurs, acteurs, architectes, directeurs d’opéra, montre que les gens craignent que nos valeurs européennes communes soient en danger.
Je soutiens pleinement cette lettre et j’inviterai votre Commission à prendre toutes ses responsabilités et faire en sorte que personne en Europe ne doive craindre que sa liberté personnelle, son droit d’expression ou son droit de s’opposer à la majorité ne soit restreint. L’Europe est le continent des Lumières et devrait être le fer de lance des droits de l’homme et de la liberté individuelle ».
Sophie in ‘t Veld (D66, Pays-Bas), première vice-présidente, s’est adressée à M. Juncker : « Nous votons pour vous aujourd’hui, mais ce n’est pas un chèque en blanc pour les cinq prochaines années. Nous allons soutenir toute proposition qui fera progresser l’Europe, qui la rendra plus forte, plus démocratique et mieux équipée pour affronter les grands défis d’aujourd’hui. L’ADLE compte sur des réformes fondamentales dans l’Union européenne. Nous avons besoin d’une majorité pro-européenne pour faire avancer l’Europe. Au sein de la majorité, l’ADLE représente la force de changement, la Große Koalition conduit au statu quo et à la stagnation ».
Pavel Telicka (ANO, République tchèque), deuxième vice-président a conclu : « Je forme le vœu que Jean-Claude Juncker fasse preuve de courage afin d’exiger des réformes structurelles de la part des États membres, qu’il assure le leadership et qu’il fasse de la compétitivité et de la croissance sa priorité clé.
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Quelle est la procédure ?
Depuis le 1er juillet 2013, la Commission compte 28 commissaires, dont le président et les vice-présidents. Les commissaires, un pour chacun des pays de l’UE, dirigent la politique de la Commission européenne pendant leur mandat de 5 ans. Chaque commissaire se voit attribuer la responsabilité de domaines politiques spécifiques par le président.
Comment sont-ils désignés ? Sur la base des recommandations des Etats membres, qui désignent chacun leur commissaire, le futur Président de la Commission Européenne élu présente la liste des personnalités qu’il propose de nommer membres de la Commission. Le président nomme également pour l’assister, plusieurs vice-présidents de la Commission.
Le Parlement européen n’a pas le pouvoir de nomination des commissaires, mais dispose d’un droit de veto sur l’investiture de la Commission, et peut ainsi empêcher de fait la nomination d’un collège défini.
Chaque commissaire désigné est ensuite invité à une audition publique devant les commissions parlementaires compétentes pour le portefeuille qui lui est attribué. Ces auditions permettent aux députés européens de mieux connaître la personnalité des commissaires désignés et d’avoir un échange de vues approfondi sur les priorités des différents candidats dans leurs futurs domaines de compétence.
Tous les candidats à l’exception du président sont ensuite soumis, en tant que collège, à un vote d’approbation du Parlement européen. Si cette approbation a lieu, le Conseil européen nomme la Commission à la majorité qualifiée. Dans le cas contraire, la procédure reprend avec un nouveau candidat.
Cliquez ici pour découvrir les commissaires désignés :
29 octobre 2014
