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TOUS UNIS POUR LA SIDERURGIE EUROPEENNE !


France

Lundi 15 février, journée de grève à Bruxelles pour le monde de la sidérurgie. Salariés et patrons, main dans la main, sont venus demander aux instances européennes de ne pas accorder le statut d’économie de marché à la Chine. Après s’être battue pour sauver les hauts fourneaux de Gandrange et de Florange, Nathalie Griesbeck s’est une nouvelle fois saisie du sujet. À la suite de cette manifestation, elle a donc reçu au Parlement européen, à Bruxelles, une délégation de représentants du Syndicat Force ouvrière d’ArcelorMittal du site de Florange, en compagnie du conseiller régional Walter Broccoli.

Venus tout spécialement de l’Est de la France pour manifester aux côtés des ouvriers et du patronat du secteur sidérurgique européen, Norbert Cima, Frédéric Weber, Stéphane Hemmerlé et le conseiller régional Walter Broccoli, ont tenu à s’exprimer sur les difficultés que rencontre le secteur de la sidérurgie actuellement. Des difficultés qui, si elles ne sont pas nouvelles, se trouvent accentuées par une nouvelle menace: la Chine demande à ce que, d’ici la fin de l’année, lui soit accordé le statut d’économie de marché !

Nathalie Griesbeck a tenu à associer à cette réunion de travail sa collègue Marielle de Sarnez, Vice-présidente du Mouvement Démocrate, membre de la commission du commerce international du Parlement européen et auteure du rapport sur « UE-Chine : l’échange inégal ? ».

La délégation d’ouvriers avait préparé avec beaucoup de rigueur et de vigueur ses arguments stratégiques et économiques. « Ce matin, tous les ouvriers européens étaient représentés. Nous voulons que la Commission européenne entende notre voix. Nous avons été plus de 5000. Il est urgent d’entendre nos arguments certes, mais surtout d’agir », a exposé Frédéric Weber.

La priorité sur ce dossier selon eux ? Protéger le secteur, revoir les règles européennes en matière de lutte anti-dumping, en s’inspirant notamment du modèle américain dont l’économie souffre bien moins de la concurrence chinoise, et en finir avec une lourdeur administrative européenne qui freine toute innovation et anticipation.

 

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« Accorder le statut d’économie de marché à la Chine, c’est reconnaître qu’elle respecte les règles du commerce international ; c’est-à-dire que l’État ne dirige plus l’économie. Octroyer ce statut c’est, pour l’Union européenne, renoncer à une série d’instruments de protection contre ce dumping manifeste et évidemment illégal. Si l’Union européenne reconnaît ce statut à la Chine, elle ne pourra, au regard du droit du commerce international, plus imposer les mêmes taxes ni restreindre les importations chinoises. Cette question n’est pas technique, elle est fondamentalement politique ! « , a déclaré Nathalie Griesbeck, vent debout contre ce statut.

Car, accorder ce statut à la Chine aurait de terribles conséquences à la fois économiques et sociales. C’est en effet entre 1,7 et 3,5 millions d’emplois qui seraient supprimés en Europe, dont 6 000 rien qu’en Lorraine !

Pour Marielle de Sarnez, « les trois priorités sont donc : nous battre contre l’obtention de ce statut d’économie de marché par la Chine, renforcer nos instruments de défense commerciale et adopter une véritable stratégie européenne pour l’acier« . Cette stratégie c’est ce qui a uni les peuples européens en 1949 au lendemain de la guerre grâce à la Communauté européenne du Charbon et de l’Acier (CECA), voulue par Robert Schuman. Malheureusement c’est précisément ce qui est négligé et exposé à tous les vents aujourd’hui.

« Nous attendons donc une position officielle, ferme et concrète de la France sur ce sujet« , a conclu Walter Broccoli, élu régional et ancien sidérurgiste du site de Florange. Une volonté qui n’a été ni reprise ni partagée par la France, quand, quelques heures plus tard à peine, le ministre français de l’Économie, Emmanuel Macron, a pris part au débat.

 

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Derrière les mots prudents de Macron, il fallait évidement, hélas ! lire l’absence de position ferme et volontaire de la France sur l’économie de marché et son statut. « Celui-ci ne relève pas de l’automaticité. Pour la Chine, il ne faut le donner qu’après un vrai dialogue démocratique et éclairé sur les conséquences économiques et sociales. Regardons le comportement de la Chine. Ne nous hâtons pas », a ainsi déclaré le ministre Macon.

En attendant la suite de cette confrontation, qui doit reprendre à Strasbourg le mois prochain, la sidérurgie européenne, pour une fois unie, exige légitimement qu’on l’écoute et surtout qu’on agisse pour la soutenir et lui donner un véritable avenir.

Retrouvez le communiqué de presse de Nathalie Griesbeck :

https://www.nathalie-griesbeck.fr/2016/02/chinoiseries-et-braderie-siderurgique/

Retrouvez les précédents articles de Nathalie Griesbeck sur ce sujet :

https://www.nathalie-griesbeck.fr/2015/05/des-liens-dacier-avec-la-siderurgie-arcelormittal-france-rencontre-nathalie-griesbeck/

https://www.nathalie-griesbeck.fr/2014/12/je-defends-une-siderurgie-europeenne-davenir-2/

https://www.nathalie-griesbeck.fr/2014/12/je-defends-une-siderurgie-europeenne-davenir/

15 février 2016