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Sommet UE-Turquie: quel spectacle honteux et indécent!


LIBE / Mon action

Membre de la commission Libertés civiles, justice et affaires intérieures, Nathalie Griesbeck a tenu à réagir suite au sommet UE-Turquie qui s’est déroulé à Bruxelles, lundi 7 mars, et au projet d’accord UE-Turquie envisagé suite à ce sommet : « Si, bien sûr, nous devons travailler avec nos pays voisins, avec nos partenaires et avec la Turquie, c’est une évidence ; il est impensable d’imaginer confier à cet Etat tiers le contrôle de nos frontières extérieures. Oui à un dialogue avec la Turquie, oui pour un contrôle européen de nos frontières extérieures, non à cette proposition sordide du 1 pour 1 (1 migrant irrégulier renvoyé en Turquie contre 1 réfugié syrien réinstallé en Europe), non à ce chantage, non à un système de dupes, et oui à une Europe renforcée et des Etats membres qui prennent leurs responsabilités ! »

Voici les deux communiqués de presse publiés par le groupe parlementaire de Nathalie Griesbeck suite au Sommet UE-Turquie et au projet d’accord :

Communiqué de presse du 7 mars 2016 (seulement en anglais) :

EU- Turkey summit: « We should not sell our soul to Turkey because we are incapable of dealing with our own problems. »

Speaking ahead of the extraordinary EU-Turkey summit which will try to find a deal to tackle the refugee crisis, the ALDE Group urges Member States to stop trying to outsource EU problems and instead tackle the refugee crisis by delivering a genuine European approach.

Guy Verhofstadt, ALDE Group leader: « EU leaders are risking everything on a single card: Turkey. Outsourcing our problems to Turkey is however naive. Moreover we should not sell our soul for a deal with a country simply because we are incapable of dealing with our problems and implementing a real European solution. »
« Again we continue to accept empty promises such as the returning of all non-Syrian migrants reaching Greek islands back to Turkey. In other words, we are accepting a deal to return migrants to a country which imprisons journalists, attacks civil liberties, and with a highly worrying human rights situation ».
« The deterioration of press freedom in Turkey should be one of the points on the agenda of the summit. The violent takeover of the daily Zaman is an offence to Turkish citizens and EU leaders. We cannot stand by and watch ».
« The real alternative is a genuine European response,which invokes article 78.3 to create a European Rapid Refugee Emergency Force to manage all European external borders, especially those between Turkey and Greece. Greece is completely overwhelmed and it’s the obligation of all EU countries to show solidarity and assist Greece »
« This « European Rapid Refugee Emergency Force » will be the prefiguration of the « European Border and Coast Guard » and has to be set up right now, and not in August as proposed by the Commission. The « hot spots » should be transformed into reception centres and function as a transit zones until the status of migrants is assessed, so those who are not under threat or in danger can be returned directly to their countries ».
« Economic migrants must have the opportunity to come to the EU via legal channels, which do not exist now. That is why the Commission needs to speed up its project for a revised blue card system which allows both skilled and unskilled workers to join our labour market ».

« Again, it is up to the EU to design a strategy to take a grip on the flow coming to Europe, we should not pay Turkey to do this for us ».

 

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Communiqué de presse du 8 mars 2016 :

Guy Verhofstadt exhorte Donald Tusk et le Conseil à revoir leur copie

Au cours du débat d’aujourd’hui sur l’accord UE-Turquie, Guy Verhofstadt, président de l’alliance des démocrates et des libéraux pour l’Europe, a exprimé de vives critiques :

« Il faut trouver des arrangements pratiques avec la Turquie, mais par cet accord, nous essayons d’externaliser nos problèmes. Nous donnons les clés pour les portes de l’Europe aux mains des successeurs de l’Empire ottoman : À M. Erdoğan, au Sultan Recep Tayyip Erdoğan.

L’accord va à l’encontre de la Convention de Genève
« Les Européens vont bloquer tous les réfugiés qui recherchent une protection et ce sera la Turquie et M. Erdogan qui décideront, sur une base individuelle, qui est un réfugié politique et qui ne l’est pas, qui peut entrer en Europe et qui ne peut pas. »
« Je trouve cela extrêmement problématique. Il s’agit en quelque sorte d’un ‘refoulement collectif’, interdit par la Convention de Genève. »
« Par ailleurs, la Turquie n’a pas pleinement adhéré à la Convention de Genève et s’enfonce rapidement dans l’autocratie. »
L’accord ne réduira pas les activités des passeurs
« Cet accord va considérablement réduire les points d’entrée légaux dans l’Union et obliger les réfugiés désespérés à chercher d’autres voies, d’autres itinéraires alternatifs. Nous verrons à nouveau le retour de l’itinéraire vers Lampedusa. Un nouvel itinéraire pour Malte. Un nouvel itinéraire albanais. Un nouvel itinéraire bulgare. »


Sophie in ‘t Veld, vice-présidente de l’ADLE
a ajouté : « L’accord UE-Turquie n’est pas un signe de force, mais un signe de faiblesse de l’Union européenne. Cet accord est moralement condamnable, c’est le fruit de la pensée à court terme, il ne s’agit pas d’une solution à long terme. Apparemment, les dirigeants nationaux préfèrent un accord douteux avec un dirigeant autoritaire, plutôt que de faire preuve de courage, de vision et de prendre leur responsabilité pour une politique européenne d’asile à part entière et durable. »


Trois piliers sont nécessaires pour maîtriser la crise

  1. Verhofstadt a exhorté le Conseil à déployer une stratégie européenne fondée sur trois piliers :
  2. Un corps commun de garde-frontière et de garde-côtes – pour gérer nos frontières: Pour enregistrer l’arrivée des réfugiés, faire la distinction entre les véritables réfugiés et les migrants économiques et gérer les centres d’accueil. Cela peut se faire rapidement sur la base de l’article 78 du Traité de l’UE.
  3. Utiliser les 3 milliards directement dans les camps en Turquie. Ne pas donner ce montant aux autorités turques ou à des organisations internationales, mais directement aux réfugiés qui doivent vivre aujourd’hui avec 7 dollars par mois.
  4. Une politique européenne de droit d’asile et de migration, y compris un mécanisme de relocalisation : « Par cet accord, nous ne changeons pas ou n’abolissons pas le règlement de Dublin, mais nous plaçons la Turquie au cœur du règlement de Dublin. »

 

8 mars 2016