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"L'Europe en danger " - Le Républicain Lorrain

Longtemps figure centrale de la vie politique messine, Nathalie Griesbeck est devenue en douze ans une députée européenne confirmée. Une femme de dossier que le vacillement de l’Europe et du monde inquiète.


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Nathalie Griesbeck a reçu vendredi 1er avril à son bureau de Metz les journalistes du Républicain Lorrain pour une interview de la rubrique « De vous à nous » du quotidien local. Au sommaire: PNR, crise des réfugiés et perception du mandat européen. Retrouvez cet article complet sur le site de Nathalie Griesbeck et sur celui du journal.

Un député européen est-il un élu local ?

Nathalie GRIESBECK : « Je me sens très impliquée, investie par rapport au local, au terrain, aller à la rencontre des gens, les accompagner, les aider, j’ai gardé cela. J’ai 8,5 millions de citoyens sur ma circonscription. On parle peu du travail des députés européens. On ne fait que parler d’Europe mais on a l’impression que paradoxalement personne ne semble s’y intéresser. »

Le Modem, votre parti n’a pas le vent en poupe. Avez-vous déjà envisagé de le quitter ?

« Je suis loyale par rapport à mes convictions, quand je vois le nombre de gens qui trahissent pour un hochet… Moi je reste debout avec mes valeurs. »

Denis Jacquat, député Les Républicains de Moselle a ren contré Bachar el-Assad en Syrie. Vous-même y seriez-vous allée ?

« Non ! Bachar est un être exécrable. Je vais pourtant beaucoup dans cette partie du monde. Je regrette la position ambiguë de notre pays dans ce conflit. Il y a des millions de morts, des centaines de milliers, des millions de déplacés… On est dans un cessez-le-feu aujourd’hui, qui est lié à la volonté de discuter de Poutine et d’Obama. Nous sommes sortis du champ, nous ne sommes plus à la table du monde. »

L’Europe a bloqué le PNR (Passager Name Record) qui permet de recueillir des renseignements sur les passagers des avions. N’est-ce pas totalement décalé en période d’attentats et de menace terrorisme ?

« Quand vous prenez l’avion pour aller à Amsterdam, à Berlin, à Aman ou à Marseille… Vous donnez à la compagnie aérienne votre identité, la date de naissance, le sexe, les habitudes alimentaires, les bagages… Je suis tout à fait d’accord pour que l’on connaisse mes habitudes si c’est pour assurer notre sécurité. Il y a deux ans on a bloqué le PNR, car on voulait un texte de base sur la protection des données personnelles Quand on a vu le terrorisme s’aggraver on a bougé nos lignes, on a voté pour, mais ce sont les socialistes et les Verts qui ont bloqué. »

La gestion calamiteuse des flux de migrants peut-elle être fatale à l’Europe ?

« L’Europe ne survivra pas à la crise des réfugiés, si elle ne restructure pas son aide, sa position. Nous devons prendre notre part dans cette Europe de la solidarité, L’Allemagne a accueilli plus d’un million de réfugiés. Elle est incontestablement leader. La France s’est aperçue que les réfugiés ne voulaient pas venir chez elle. »

L’Allemagne est-elle exemplaire sur ce sujet ?

« J’ai vu à Munich comment s’organisait l’accueil avec une prise en charge de santé, et immédiatement l’apprentissage de la langue. Mais ce sont des Syriens, souvent des familles, alors que j’entends que la France veut accueillir des Erythréens et des Afghans, qui sont souvent des hommes seuls, qui ne parlent pas le français, souvent pas l’anglais et qui sont en galère depuis 10 ans parfois. »

Envisagez-vous un quatrième mandat ou un retour à Metz ?

« J’ai besoin d’être ici, c’est mon rocher. Je n’ai rien décidé. Mon mandat européen se termine en 2019 et les élections municipales sont en 2020. Je serai libre donc. »

Lien vers l’article : http://www.republicain-lorrain.fr/politique/2016/04/02/nathalie-griesbeck-l-europe-en-danger

2 avril 2016