Non à l'octroi du statut d'économie de marché à la Chine !

Cette semaine a eu lieu le vote de la résolution du Parlement européen concernant l’octroi du statut d’économie de marché à la Chine. Fortement débattu ces dernières semaines au sein des institutions européennes, l’octroi de ce statut à la Chine aurait des conséquences terribles sur l’économie des pays européens puisqu’il empêcherait l’UE de prendre des mesures anti-dumping contre les exportations chinoises. C’est la raison pour laquelle le Parlement européen a voté en faveur d’une résolution soulignant que la Chine n’est pas une économie de marché et invitant la Commission et le Conseil à renforcer les instruments de défense commerciale de l’UE. Mobilisée et absolument opposée à l’octroi de ce statut à la Chine, Nathalie Griesbeck revient sur ce vote en vidéo.

Regrettant qu’un amendement demandant explicitement le refus de l’octroi du statut d’économie de marché à la Chine n’ait pas été adopté, Nathalie Griesbeck a également souligné le manque de volonté politique des États-membres de l’Union au sein du Conseil du l’Union européenne : « Je dénonce le blocage opéré depuis de nombreuses années par les États sur la modernisation des instruments de défense commerciale. Je demande à ce que les États sortent de leur torpeur et surtout de leur peur de représailles économiques de la part de la Chine ».

 

Rappel : qu’est-ce que le statut d’économie de marché ?

 

Le statut d’économie de marché correspond à la situation économique d’un pays qui respecte les lois de l’offre et de la demande. Ses critères sont cumulatifs :

1. Les prix se font en fonction de l’offre et de la demande et sans intervention de l’État,
2. Les coûts de production et la situation financière des entreprises ne font l’objet d’aucune distorsion,
3. Il existe un véritable droit de propriété,
4. Les secteurs financier et monétaire sont ouverts à l’international.

 

Pourquoi la Chine demande à bénéficier de ce statut ?

 

• Lors de son entrée dans l’Organisation mondiale du commerce (OMC) en 2001, la Chine n’était pas une économie de marché, mais il était prévu par son traité d’adhésion que cette situation serait réévaluée en 2016. La Chine estime de son côté que cet octroi est « automatique ».
• L’octroi de ce statut à la Chine interdirait à l’Europe de prendre des mesures anti-dumping (taxes sur les exportations chinoises, restrictions de ses exportations). Les productions chinoises s’exporteraient donc plus facilement, ce qui augmenterait les bénéfices et à termes les parts de marché des entreprises chinoises dans de nombreux domaines (sidérurgie, textile, électronique…).

 

Pourquoi la Chine n’est pas une économie de marché ?

 

• La Chine est un pays dont l’économie est dirigée par l’État et qui utilise depuis nombre d’années des procédés illégaux au regard de l’OMC (fixation des prix, surproduction volontaire) pour accroître ses parts de marché.
• Il n’y a pas, « d’automaticité » de l’accession de la Chine au statut d’économie de marché dans le cadre de l’OMC. La véritable « automaticité » est conditionnée au respect par la Chine des critères du statut d’économie de marché, et à la libéralisation de son économie interne.

 

Quels sont les risques encourus par l’économie européenne en cas d’octroi de ce statut à la Chine ?

 

Si donc les productions chinoises arrivent sur le marché européen sans ces restrictions, et avec des prix en-dessous de leur valeur réelle, des secteurs entiers de l’industrie ne pourront plus être compétitifs et feront face à d’importantes difficultés. Cela se traduira par une fragilisation de la situation économique des industries européennes, voire de nombreuses faillites et une augmentation du chômage en Europe.

 

Articles précédents à ce sujet :

https://www.nathalie-griesbeck.fr/2016/02/statut-deconomie-de-marche-de-la-chine-une-idee-dangereuse/