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Aquarius : “Une responsabilité collective”


LIBE / Mon action

Cette semaine à Strasbourg, au cœur des discussions au sein du Parlement européen : l’Aquarius, ce navire humanitaire qui transporte 629 migrants et qui n’a pas pu accoster en Italie, suite au refus du Ministre de l’Intérieur. Ce navire, qui cherche désormais à rejoindre les côtes espagnoles, reflète le manque de volonté politique des États de l’Union européenne, en matière de politique migratoire. Nathalie Griesbeck, interviewée par Euronews, présente son point de vue en vidéo, et dans cet article.

Ce week-end, le navire humanitaire « Aquarius », qui transporte 629 migrants dont 123 mineurs isolés et 7 femmes enceintes, s’est retrouvé bloqué au large de Malte et de l’Italie. En effet, le Ministre de l’intérieur italien, Matteo Salvini n’a pas autorisé le navire à accoster dans le port sicilien de Messine tandis que les autorités maltaises ont estimé que cette opération n’était pas de leur ressort. Seule l’Espagne a proposé son aide en acceptant d’accueillir le navire. Depuis mardi, le bateau essaie de rejoindre les côtes espagnoles, malgré des conditions météorologiques difficiles. Il devrait rejoindre les côtes espagnoles dimanche 17 juin.

« Une responsabilité collective »

Nathalie Griesbeck, membre de la commission Libertés civiles, Justice, et Affaires intérieures, a réagi à ce sujet : « Cet épisode malheureux confirme le manque de volonté politique des États membres de l’Union européenne en matière de politique migratoire. Cela fait des années que nous nous battons, au sein du Parlement européen, pour créer un système de Dublin [règlement européen qui détermine l’État responsable d’une demande d’asile] efficace et solidaire, qui permettrait de répartir au sein de tous les États membres, l’accueil des migrants. La responsabilité est collective ! C’est au niveau de l’Union européenne, avec le soutien des États, que nous devons agir, pour qu’une telle situation ne se reproduise plus ».

Les États membres continuent de bloquer les discussions au niveau de l’Union européenne sur différents textes relatifs à la migration. On peut, certes, se féliciter qu’un accord ait enfin été trouvé sur la directive relative aux conditions d’accueil des demandeurs d’asile ; une directive qui permet par exemple aux demandeurs d’asile à avoir accès à des cours de langue, ou encore à travailler 6 mois après l’enregistrement de leur demande. Néanmoins, on ne peut que regretter le manque de volonté politique en ce qui concerne la réforme du système de Dublin, élément clef de l’ensemble de la procédure de demande d’asile.

Outre les procédures au niveau de l’Union européenne, Nathalie Griesbeck rappelle également la nécessité d’organiser des systèmes européens, tels que des centres de réception, dans les pays tiers, afin que les migrants ne se mettent pas dans une telle situation de danger pour rejoindre le sol européen.

Retrouvez l’interview de Nathalie Griesbeck, dans Euronews, au sujet de l’Aquarius : http://fr.euronews.com/2018/06/13/la-politique-migratoire-europeenne-entre-hypocrisie-et-cynisme

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13 juin 2018