«Aujourd’hui, ce sont les Roms, demain ce seront les arabes, après demain les juifs, les femmes puis les pauvres» s’était indignée, hier, Nathalie Griesbeck, face aux actions menées par le gouvernement français cet été. Elle se félicite aujourd’hui d’avoir été entendue, tant par le gouvernement français qui a retiré la circulaire du 5 août 2010 hier soir, que par la Commission européenne et la commissaire aux libertés fondamentales Madame Reding, qui a annoncé, ce midi, l’engagement d’une procédure de recours en manquement contre la France.Signataire d’une résolution qui condamnait les actions françaises menées à l’égard des Roms, adoptée par le Parlement Européen la semaine dernière, et scandalisée par la révélation de la circulaire du Ministre de l’Intérieur qui ciblait prioritairement cette communauté, Nathalie Griesbeck avait vivement réagi hier matin, demandant publiquement à la Commission et à son président Monsieur Barroso l’ouverture d’une procédure de recours en manquement au droit communautaire par l’Etat français pour violation des valeurs et principes fondamentaux de l’Union européenne : non discrimination, liberté de circulation, respect des minorités, respect de la citoyenneté européenne…. «Ces principes sont fondateurs de notre union et s’imposent à tous, en particulier à chacun des Etats membres» soulignait hier la députée européenne, tout ne mettant en pleine lumière que « respecter ces principes n’interdit pas de sanctionner toute violation de la loi par un individu, quel qu’il soit ».
« La France a mené, en toute connaissance de cause une politique discriminatoire, allant à l’encontre des valeurs tant de l’Union européenne que de la France» a déclaré Nathalie Griesbeck, membre de la commission parlementaire des Libertés civiles, personnellement choquée des mesures françaises prises sur le fondement unique de l’appartenance à une minorité et de manière non pas individuelle, mais collective.
Saluant l’annonce de la commissaire européenne aux libertés fondamentales Madame Reding d’ouvrir une procédure juridique contre la France, Nathalie Griesbeck se félicite «d’une décision logique qui répond à l’énormité de l’illégalité des décisions et mesures prises par la France au cours de cet été». Il était temps que la Commission européenne, gardienne des traités, ouvre une procédure d’infraction et par là contraigne l’Etat français à la raison et à agir dans le bon sens.
15 novembre 2009