Communiqué de presse : aux Etats-Unis, grâce à des tests ADN, Cornelius Dupree vient d’être reconnu innocent du crime dont il a été accusé, entièrement à tort, pour le vol et le viol d’une jeune femme et dont il n’avait cessé de se proclamer innocent depuis le début de l’affaire.
Commis en 1979 par un inconnu, ces actes très graves auxquels Cornelius Dupree était de fait entièrement étranger, comme les tests viennent de le prouver de manière irréfutable, avaient valu à cet innocent d’être condamné en 1980 à une peine de 75 ans d’emprisonnement. Il vient d’être enfin libéré, mais après avoir déjà purgé plus de 30 ans de prison de manière totalement injuste.
L’issue heureuse que constituent la reconnaissance de son innocence et sa libération, n’en fait pas moins de lui une victime d’une injustice grave au même titre que l’est et le demeure la jeune femme volée et violée. Car nul ne pourra rendre à cet homme les trente longues années de sa vie où il a été privé de liberté, d’une vie brisée par l’emprisonnement et l’injustice.
Dans ce malheur extrême qui a été le sien et dans ce naufrage du système judiciaire – même d’un Etat incontestablement démocratique, comme le sont en l’occurrence les Etats-Unis -, encore heureux (si l’on peut dire) que le malheureux n’ait pas été condamné à la peine de mort et exécuté, comme c’est si souvent le cas en particulier au Texas, où il se trouvait emprisonné.
Une telle erreur judiciaire, quand bien même elle serait unique, (ce n’est hélas aucunement le cas, mais, bien au contraire, les affaires similaires se sont multipliées à l’envi au cours des dernières années), suffit à elle seule à imposer comme une urgence absolue l’abolition immédiate et universelle de la peine de mort : pas seulement aux Etats-Unis, mais aussi en Chine et partout où elle subsiste encore. Oui, de toute évidence, et dans l’ensemble du monde, il est désormais proprement capital d’abolir immédiatement la peine capitale.
6 janvier 2011
