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Les girouettes et la boussole


Mon action

Communiqué de presse. Il s’est trouvé récemment une majorité de députés au Parlement européen pour décider de supprimer pour les deux années à venir l’une des douze sessions annuelles du Parlement à Strasbourg prévues par les Traités de l’Union. En fait, il s’agit d’une tentative, parmi tant d’autres régulièrement réitérées par les eurosceptiques auxquelles se mêlent volontiers des contestataires de tout poil dans une alliance contre nature : sous couvert de réaliser des économies de bout de chandelle, elle vise de manière indirecte à tout regrouper un jour à Bruxelles aux côtés de la Commission. Ce ne serait pas seulement une catastrophe pour Strasbourg et une défaite pour la France, mais aussi et surtout une défaite pour l’Europe.

Oui, la Cour de Justice de l’Union européenne doit demeurer à Luxembourg, de même que la Banque centrale européenne (BCE) a, lorsqu’elle a été créée il y a quelques années, très pertinemment vu son siège fixé à Francfort, c’est-à-dire ailleurs qu’à Bruxelles.

Oui, le Parlement doit continuer à siéger à Strasbourg : pour des raisons historiques et symboliques, mais aussi et avant tout pour des raisons qui tiennent, au sens le plus fort du terme, à l’esprit de l’Union, d’une Union européenne dont la devise est précisément : L’UNITE DANS LA DIVERSITE. Ce principe se traduit aussi par une diversité géographique des lieux de pouvoir, et non à travers la concentration de tous les pouvoirs en un lieu unique, en une capitale au sens traditionnel de la capitale d’un Etat-Nation unitaire comme Paris.

C’est pourquoi j’ai adressé un courrier en ce sens à la Chancelière Angela MERKEL afin qu’elle s’oppose fermement à la position prise contre Strasbourg par les députés libéraux allemands issus du FDP, pourtant membres de sa coalition, et pour qu’elle rappelle, elle aussi, comme viennent de le faire le Luxembourg et la France, que cette question des sessions à Strasbourg relève non du Parlement, mais des traités qui précisément créent le Parlement, et qui sont fondés sur l’accord unanime des Etats membres.

Certains de mes collègues députés se montrent sensibles aux sirènes de la division : par conformisme ou par suivisme plus encore que par souci de leur confort personnel, ils pensent pouvoir s’orienter en suivant les girouettes qui tournent au gré du vent. Pour ma part, je suis certaine qu’il est beaucoup plus sûr, pour agir efficacement, de se laisser guider par le sens de l’histoire et de l’espoir tout comme par la boussole du symbole, de l’efficacité et de l’action.

29 mars 2011