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L'aveu, au millimètre près


Moselle

Communiqué de presse de Nathalie Griesbeck / S’il faut en croire un article récent (cf. RL du 8 avril) tout va désormais pour le mieux dans le meilleur des mondes chirurgicaux possibles. Circulez, il n’y a rien à voir…, mais tout à admirer ! Une machine merveilleuse, presque miraculeuse, permet une chirurgie microscopique parfaitement maîtrisée, au millimètre près, qui éviterait toute suite chirurgicale fâcheuse. Enfin, un domaine où triomphe le risque zéro ! C’est si rare. On ne peut que s’en réjouir et applaudir des deux mains ; même si le coût n’est, lui, pas nul : 1,5 million d’euros.

Et comme un bonheur n’arrive jamais seul, il faut souligner que, de manière peut-être involontaire, mais très ferme, le Pr. J.-P. Villemot apporte en même temps son soutien à l’action courageuse menée jusqu’il y a peu par l’équipe messine de chirurgie cardiaque, et donc à son prédécesseur, le Dr Roux, qui la dirigeait, en déclarant (cf. R.L. du 8 avril) qu’ainsi « on substitue une chirurgie à haut risque, seul recours thérapeutique, par une approche endovasculaire moins invasive ». On ne saurait mieux avouer qu’auparavant on n’avait pas d’autre possibilité que d’abandonner les patients, par exemple très âgés, à leur destin, en ne prenant soi-même aucun risque, ou d’avoir au contraire malgré tout la volonté de leur venir en aide, même et surtout quand on savait que c’était pour eux l’opération de la dernière chance, oui, « à haut risque ». C’est le courage qu’a eu l’équipe du Dr Roux, avec générosité et dévouement.

Ce premier aveu se double d’un autre, moins heureux, même s’il est paré des plumes séduisantes de l’offre généreuse aux autres praticiens : la machine est un peu trop visible, ou, plus simplement, la ficelle est manifestement trop grosse. En réalité, il s’agit bien d’une concentration forte des moyens au bénéfice du seul CHU de Nancy, auxquels il n’est simplement pas exclu d’offrir à d’autres, notamment mosellans, un accès subsidiaire, mais étroitement contrôlé et subordonné. Force est de constater, à regret, que certains de nos décideurs, en particulier messins et de la Lorraine du Nord, ont en l’occurrence, à l’insu de leur plein gré, accepté de se laisser (et donc, du même coup, de nous laisser) tout simplement rouler dans la farine.

C’est pourquoi ce dossier doit à l’évidence être réexaminé de manière précise et au plus haut niveau. J’en ai donc saisi par courrier tant le Premier ministre que Xavier Bertrand, et j’ai obtenu de François Fillon (comme de son ministre de la Santé) l’engagement que cette affaire allait bien faire l’objet « d’un examen attentif ». Si tel est réellement le cas, l’issue ne pourra en être que favorable au développement d’un vrai service public de la Santé en Lorraine qui doit répondre à la double exigence de qualité et de proximité et être effectivement au service de tous.

Communiqué de presse Nathalie Griesbeck

12 avril 2011

14 avril 2011