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Pour l'autonomie du Tibet?


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Nathalie Griesbeck participait il y a quelques jours, en qualité de vice-présidente de l’Intergroupe Tibet du Parlement européen, à une grande conférence au sein du Parlement européen de Bruxelles, sur la question de l’autonomie de la région tibétaine, en présence de Monsieur Lobsang Sangay, Premier ministre du Gouvernement tibétain en exil. Plus d’informations sur cette conférence…

 Au cours de cette conférence, les participants ont marqué leur soutien au principe d’une autonomie réelle du Tibet à l’intérieur de la Chine et appelé à une action de soutien de ce peuple tibétain.

 Voici un compte rendu des principales interventions lors de cette conférence :

Thomas Mann, député européen, Président de l’intergroupe Tibet du Parlement Européen : « Le 10 mars dernier est une date – pierre angulaire de la résistance du Tibet envers la violation des droits de l’homme par la Chine. La situation au Tibet ne cesse de s’aggraver. Malheureusement, les gouvernements européens se montrent réticents à une quelconque réaction en raison de leurs relations économiques avec la Chine. L’élection du premier ministre tibétain, en mars 2011, a été un vrai pas avant vers l’autonomie »

 Matteo Mecacci, député du parlement italien, co-président du réseau international des parlementaires sur le Tibet : Avant les révolutions arabes, tout le monde pensait que les régimes autoritaires étaient immuables, toutefois cela a changé. Durant la crise économique, nous avons vu l’incapacité des régimes autoritaires à faire face aux crises économiques. Le jour où la Chine sera face à une crise économique, elle ne sera pas en mesure de relever ce défi. La proposition d’une autonomie réelle du Tibet est très juste, l’indépendance est beaucoup moins envisageable

 László Tőkés , député européen : Les conventions internationales relatives aux droits de l’homme ratifiées par la Chine doivent être honorées. Si elle ne le fait pas, l’UE doit la mettre devant  ses responsabilités.

 Raul Romeva I Rueda, député européen : Nous devons mettre la question du Tibet sur la table pour soutenir la démocratisation de la Chine. Si le Tibet décide d’être indépendant, nous devons le respecter et l’accompagner dans cette démarche.

 Dr Lobsang Sangay, Premier Ministre de l’administration centrale du Tibet remercié les députés européens qui ont reconnu la validité de son élection, que les autorités chinoises ont déclaré illégale. Nous devons reconnaître la décision du Dalaï-lama qui a volontairement, malgré les protestations du peuple tibétain, transféré son autorité politique à l’autorité démocratiquement élu.

Quel est son rôle et sa responsabilité ? Sa responsabilité est de poursuivre la vision du Dalaï-lama  d’une société tibétaine démocratique et laïque. Le Tibet a choisi la non-violence, et la solution doit être trouvée via le dialogue. Si la question du Tibet est ignorée, les Tibétains continueront de s’engager pour  la paix et la démocratie, mais beaucoup de groupes dans le monde verront la solution adoptée pacifiste et démocratique du Tibet non comme la solution appropriée et effective

Ce que le Tibet veut : Nous voulons une réelle autonomie, nous ne menaçons pas l’intégrité territoriale de la Chine ni sa souveraineté. Pourtant la Chine insiste que le Tibet est une question d’affaires intérieures et que personne ne doit interférer. Le Tibet ne l’est pas, et l’implication de la communauté internationale et de l’UE sur cette question est très appréciée. Le Tibet n’est pas un défi constitutionnel, institutionnel, territorial pour la Chine ou un manque de volonté politique. Constitutionnellement il y a une mention qui prévoit deux systèmes séparés pour le Tibet et la Chine. Le gouvernement chinois veut donner plus d’autonomie à Taïwan, a donné l’autonomie à Hong Kong et Macao, donc pourquoi pas au Tibet ? La réponse : On donne de l’autonomie aux chinois et non aux tibétains. Sur l’argument territorial : le Tibet représente 1/4 de la Chine. En regardant la carte ethnique et linguistique de la Chine, seulement 40% de la Chine est chinoise. Néanmoins, nous ne demandons pas une délimitation territoriale nous demandons seulement une restructuration administrative.

Le Tibet est fondé sur la paix et la démocratie, comme les fondements de l’UE. Si l’on veut modérer la Chine, le Tibet pourrait être le catalyseur de la Chine modérée. Si le Tibet a l’autonomie, ce sera la leçon chinoise de la diversité, de l’acceptation d’une autre identité. La démocratie par la diversité, visible en Europe, est ce que l’on veut voir.

 

13 décembre 2011