« L’histoire bégaye et se répète et me voilà à nouveau aujourd’hui dans un nouveau débat sur les tragiques évènements de Lampedusa de la semaine dernière, un nouveau drame qui nous rappelle cette réalité quotidienne tragique : chaque jour des hommes, des femmes, des enfants, fuyant les affres de la guerre meurent en Méditerranée pour avoir essayé de trouver refuge en Europe. Ainsi, malgré les mois qui se sont écoulés, la situation est toujours la même et nous demandons l’exacte même chose qu’hier. Alors, à quoi servons-nous dans ce Parlement ? » Retrouvez l’intervention de Nathalie Griesbeck en session plénière du Parlement Européen lors du débat sur les flux migratoires en Méditerranée et la tragédie de Lampedusa.
L’île de Lampedusa est une île italienne, d’une superficie de 20,2 km2 et peuplée par moins de 6 000 habitants, située à environ 200 km au sud d’Agrigente (Sicile), entre l’île de Malte et la Tunisie.
La semaine dernière : nouveau naufrage à Lampedusa : plus de 300 personnes sont mortes en essayant d’atteindre les côtes européennes. Le Parlement Européen demande aux Etats de faire plus, pour ne pas laisser ces hommes, ces femmes, ces enfants mourir aux larges de nos côtes. Près de 25 000 personnes seraient mortes ainsi en Méditerranée, depuis 20 ans!
———————–
Voici le communiqué de presse du groupe parlementaire de Nathalie Griesbeck à ce sujet :
Tragédie de Lampedusa : l’UE doit intensifier sa réponse afin de mettre un terme à la perte de vies humaines
« Ce qui s’est passé au large des côtes de Lampedusa la semaine dernière est une tragédie qui aurait pu être évitée. Plus de 235 corps ont été retrouvés et ce nombre devrait augmenter dans les prochains jours. Selon l’organisation maritime internationale, 25 000 immigrants ont perdu leur vie en Méditerranée ces 20 dernières années », a déclaré aujourd’hui Guy VERHOFSTADT, président de l’ADLE, alors que les ministres de la Justice et des Affaires intérieures de l’UE se réunissent à Luxembourg afin de débattre de la question « L’enjeu de la gestion des flux migratoires est complexe, mais il ne peut y avoir aucune excuse pour tourner le dos à des demandeurs d’asile désespérés à nos frontières. Cela ne suffit pas de se lamenter sur le sort des réfugiés et de chercher le coupable. L’Europe, dans son ensemble, doit assumer une responsabilité collective. »
« D’abord, nous devons faire preuve de plus grande solidarité envers les Etats membres sur la ligne de front des flux migratoires, en particulier ceux riverains de la Méditerranée et en Europe de l’Est.
Deuxièmement, nous devons rassembler nos différents instruments dans une stratégie cohérente – EUROSUR, qui sera adopté par le Parlement cette semaine, FRONTEX et le BEA (le Bureau européen d’appui en matière d’asile). Frontex a vu son budget réduit de 115 millions d’euros en 2011 à 85 millions cette année – moins que le prix payé par Madrid pour un footballeur de première division. La même chose pour le BEA. Ce n’est pas une façon de diriger un service efficace de surveillance des frontières ou un programme d’assistance en matière d’asile. Enfin, il faut une politique européenne commune des migrations d’urgence. Les textes légaux sont en place, mais les États membres doivent encore se mettre d’accord.
Jan MULDER (Pays-Bas), rapporteur du Parlement européen sur EUROSUR a ajouté: « Le Parlement devrait approuver cette semaine mon rapport sur la mise en place d’ EUROSUR qui permettra d’améliorer l’échange d’informations, l’imagerie par satellite et le renforcement de l’agence Frontex afin qu’elle intervienne pour protéger nos frontières des immigrants clandestins, mais aussi pour sauver la vie d’innocentes victimes de la traite humaine. Nous avons besoin de tout ce système et d’autres mesures de façon urgente ainsi que de ressources humaines et financières nécessaires ».
14 octobre 2013