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Le pavé dans la marre et la cour d'école


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Lors de cette nouvelle session plénière du Parlement européen, le siège de Strasbourg a, une nouvelle fois, fait l’actualité : outre la présentation de l’excellent rapport de l’Association Européenne des Jeunes Entrepreneurs sur le siège du Parlement, une passe d’arme infantile entre Daniel Cohn-Bendit et le Maire de Strasbourg et un bel article dans la revue Challenges pour lequel Nathalie Griesbeck était interviewée. À voir dans cet article!

Outre la présentation de l’excellent rapport de l’Association Européenne des Jeunes Entrepreneurs sur le siège du Parlement, c’est la passe d’arme infantile et puérile entre Daniel Cohn-Bendit et le Maire de Strasbourg sur ce même sujet qui a défrayé la chronique. En effet, « Dany » dans une nouvelle provocation (cette fois-ci malheureuse), se prononçait pour un siège unique du Parlement mais à Bruxelles. Alors que la capitale alsacienne devait lui remettre la médaille d’honneur de la ville, l’édile strasbourgeois décidait de ne pas le récompenser de cette distinction honorifique.

Voici l’article publié dans la revue Challenges, le 27 février 2014

Pourquoi le Parlement de l’UE doit rester à Strasbourg

L’association des Jeunes Entrepreneurs européens vient de publier un nouveau rapport dénonçant, point par point, les mensonges des anti-Strasbourg.

Un surcoût de 200, 169, puis 164 millions d’euros, de 11.000 à 19.000 tonnes de CO2 disséminés dans l’atmosphère : que n’a-t-on lu ces dix dernières années dans les rapports d’initiatives parlementaires au sujet du coût du site de Strasbourg pour l’Union européenne?

Depuis une décision prise lors du Conseil européen d’Édimbourg en 1992, le siège officiel du Parlement européen se situe à Strasbourg. Douze séances plénières de quatre jours doivent s’y tenir chaque année, les autres sessions ayant lieu à Bruxelles. Pourtant, chaque année, un nouveau rapport déconstruit un peu plus l’intérêt du double siège (Bruxelles et Strasbourg), réunissant à chaque fois une plus grande majorité des députés européens.

Jusqu’ici, on n’entendait que les détracteurs de toute l’Union, jusqu’à Daniel Cohen-Bendit, la semaine dernière qui devait se voir remettre la médaille de la ville de Strasbourg, mais qui s’est fendu d’une tribune pour le siège unique à Bruxelles. Plus de médaille pour celui qui tirera sa révérence politique dans quelques mois.

« Les chiffres sont manipulés »

Face à ces attaques continues, les eurodéputés français tentaient, tant bien que mal, de soutenir le siège dans la ville française. « Strasbourg est la ville de la réconciliation », explique l’eurodéputée UMP Constance Le Grip ; « avec le conseil de l’Europe, avec la position géographique, il est naturel que Strasbourg soit la capitale de la démocratie européenne » renchérit la parlementaire Modem, Nathalie Griesbeck.

Des réactions qui semblaient toutefois faibles au vu des arguments des « Anti-Strasbourg ». L’association des Jeunes Entrepreneurs européens a donc décidé d’agir : avec son rapport « le siège dans tous ses États », publié mardi 25 février, Pierre Loeb et ses acolytes sont venus recharger les munitions du front de défense du maintien de l’hémicycle strasbourgeois « nous voulons être dans l’offensive, et non pas seulement dans la défensive » insiste Nathalie Griesbeck.

Point par point, le rapport de l’association répond aux attaques. Sur le coût, « les rapports contre le siège à Strasbourg incluaient les trajets entre Strasbourg et la circonscription », souligne habilement Pierre Loeb, « d’où un coup véritable de seulement 51,5 millions d’euros, d’après les chiffres de l’institution elle-même », précise-t-il. Concernant le coût environnemental, même constat, « les chiffres sont manipulés ».

1,2 milliard à investir dans de nouveaux locaux

D’après la déclaration environnementale 2013 du Parlement européen, le site de Strasbourg a dégagé 3.292 tonnes de CO 2 en 2012, émissions liées aux déplacements incluses. Les émissions du site strasbourgeois ont en plus diminué de 66% depuis 2006: « c’est le site le plus écologique des lieux de travail du Parlement », relève fièrement Pierre Loeb.

La meilleure défense restant l’attaque, le rapport souligne que le choix du siège unique à Bruxelles supposerait de trouver de nouveaux locaux dans la capitale belge, ce qui coûterait 1,2 milliard d’euros, encore une fois selon les chiffres du secrétariat général du Parlement. Un constat qui fait dire à Nathalie Griesbeck qu’elle veut « bien d’un siège unique : on met alors tout à Strasbourg », avant de lâcher, provocante: « ou alors si vous voulez changer, on change tout : la Banque Centrale Européenne (aujourd’hui à Francfort) à Bruxelles, la Cour de Justice de l’Union européenne (aujourd’hui à Luxembourg) à Bruxelles ».

La France ne se tirera pas une balle dans le pied

Une remarque qui explique pourquoi des députés européens allemands, tchèques et hongrois soutiennent le maintien du siège de Strasbourg. Avec un argument de poids relayé par Nathalie Griesbeck : « avec Lisbonne, le Parlement a gagné en prérogatives : se détacher de la technostructure bruxelloise nous permettrait d’accroître notre visibilité en tant qu’institution et de gagner en indépendance ».

Quoi qu’il en soit, la donne ne changera pas de sitôt, car « on ne peut pas changer le siège comme ça ». En effet, un tel changement implique une révision des traités et, par conséquent, un accord à l’unanimité des 28 Etats-membres. » Avant que la France ne se tire une balle dans le pied, on peut attendre », regrette, beau perdant et désabusé un eurodéputé « anti-Strasbourg« 

3 mars 2014