ENERGIA 55 : la méthanisation au service du développement durable
Mardi 30 juin, Nathalie Griesbeck s’est rendue à Gironville-sous-les-Côtes dans le département de la Meuse pour participer à l’inauguration d’une installation familiale de méthanisation.
À l’invitation du maire de Geville, Monsieur Pierre Brasseur, et des co-gérants Messieurs Dominique et Fabrice Noël, et en présence du sénateur de Meuse M. Gérard Longuet, la députée européenne a ainsi pu découvrir les ressorts de la technique de méthanisation de la plus grande installation de production de biogaz du département.
La méthanisation, qu’est-ce ?
Il s’agit de la valorisation des matières organiques fermentescibles: des déchets agricoles, du fumier, du lisier, des plantes énergétiques, des résidus industriels, des boues, des graisses,… Leur décomposition par fermentation produit du biogaz, une énergie particulièrement écologique, dite renouvelable.

Explications du projet
Pour ENERGIA 55, le projet de création d’une unité de méthanisation a germé dès l’année 2010. Ce projet d’installation de production de biogaz se compose dès lors de:
- l’élevage laitier de la ferme détenue par Dominique Noël,
- trois plates-formes de compostage,
- surfaces agricoles car le digestat est utilisé comme fertilisant naturel en remplacement des engrais chimiques
- l’unité de méthanisation gérée par Fabrice Noël
Et l’Europe dans tout ça ?
Ce projet représentant près de 4,8 millions d’euros d’investissement global a bénéficié de subventions publiques de l’ordre de 750 000 € (GIP objectif Meuse, ADEME, FEDER). Sur ces 750 000€, le FEDER (Fonds européen de développement régional) a été mobilisé à hauteur de 250 000 € au titre de l’axe Développement durable et prévention des risques du Programme opérationnel Régional 2007-2014 de la Lorraine.

Le 16 juin dernier, la Commission européenne a publié le rapport sur les progrès accomplis vers la réalisation des objectifs fixés pour 2020 en matière d’énergies renouvelables (il s’agit d’un rapport à mi-parcours en quelque sorte). Il montre que l’UE est en bonne voie pour atteindre son objectif de 20% d’énergies renouvelable dans son bouquet énergétique.
La Commission européenne sonde en ce moment et jusqu’au 20 aout les idées du grand public pour développer l’économie circulaire. Elle adoptera ensuite un paquet législatif adoptant une approche cohérente reflétant pleinement les interactions et interdépendances tout au long de la chaîne de valeur. Il inclura une proposition de révision de la législation sur les déchets et une communication définissant un plan d’action pour l’économie circulaire.
Elements de discours de Nathalie Griesbeck, députée européenne du Grand Est
(Seul le prononcé fait foi)
Monsieur le Sénateur,
Monsieur le Maire,
Messieurs NOEL,
Mesdames, Messieurs,
- Je tiens à féliciter cette initiative familiale à l’honneur aujourd’hui. Par ce temps caniculaire et en cette année de Présidence française de la 21ème Conférence des Parties de la Convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques de 2015 qui aura lieu en décembre, je suis fière de constater que votre projet participe activement à la lutte contre le changement climatique menée à l’échelle mondiale et européenne, en ce qu’il permet notamment l’évitement des gaz à effet de serres.
- Au-delà de cette lutte, ce projet apporte également sa pierre à l’édifice européen d’une union énergétique qui s’est fixé, parmi d’autres, l’objectif ambitieux d’une part de 20 % d’énergie provenant de sources renouvelables dans son bouquet énergétique global. Or, c’est bien grâce à des initiatives de terrain que l’on réalise ces grands objectifs. Selon le récent rapport sur les progrès accomplis vers la réalisation des objectifs fixés pour 2020 en matière d’énergies renouvelables dont je vous parlais en introduction, les énergies renouvelables sont une source importante d’énergie qui est de plus en plus largement acceptée et ce sont ces objectifs pour 2020 qui constituent le principal moteur d’une démarche d’investissement dans les technologies liées aux énergies renouvelables et dans les politiques de soutien à ce type d’énergies, menée à l’initiative de l’UE. L’Europe a donc quelque impulsion en la matière qui sert à faire germer des projets comme le vôtre.
- Votre contribution œuvre véritablement pour un développement durable qui s’inscrit dans parfaitement dans la stratégie Europe 2020; elle entre également dans le cadre de l’économie circulaire dans lequel l’Union européenne souhaite s’inscrire de plus en plus. J’en profite donc pour vous inviter à prendre part à la consultation publique qui a lieu en ce moment et jusqu’au 20 aout, pour que votre expérience puisse bénéficier à la création d’un paquet législatif sur l’économie circulaire en cohérence et adéquation avec les valeurs que vous défendez avec votre unité de méthanisation.
- Un mot également sur les Fonds européens :
- votre projet a pu bénéficier de crédits européens grâce à une stratégie régionale ayant intégré un axe « Développement durable et prévention des risques ». Je vous informe que le nouveau programme opérationnel permettra également de soutenir les investissements dans le secteur de la méthanisation et dans celui du bois énergie (volontairement limités à des unités de taille petite à moyenne).
- Pour la nouvelle période 2014-2020, les crédits européens FEADER quant à eux, pourront servir, quand le document régional de développement rural sera adopté par la Commission, de faciliter la fourniture et l’utilisation de sources d’énergie renouvelables, de sous-produits, des déchets, résidus et autres matières premières non alimentaires à des fins de bio économie et ainsi de développer les installations de méthanisation, notamment dans le cadre de projets structurants en partenariat et pour l’organisation de filière d’approvisionnement de la biomasse et de valorisation des produits et digestats, en finançant les études et les animations de filière.
- Enfin, un grand bravo à cet exemple d’entreprise incarnant un véritable esprit de solidarité intergénérationnelle.
- Encore une fois, je tiens à saluer ce processus encore trop peu exploité alors qu’il est doublement gagnant puisqu’il permet l’exploitation de sous-produits autrefois considérés comme des déchets, en allongeant leur cycle de vie et en les valorisant à un haut niveau de valeur ajoutée. Le résultat est là : une production d’énergie renouvelable avec le biogaz, et une production d’énergie biologique avec les engrais naturels. Un grand BRAVO!