Sommets "migrations" : une bonne chose, un constat & un espoir

Membre de la commission Libertés civiles, justice, affaires intérieures du Parlement Européen, Nathalie Griesbeck est intervenue en session plénière du Parlement européen lors du débat consacré aux résultats du Sommet de la Valette des 11 et 12 novembre 2015 (sommet UE-Afrique sur la crise migratoire) et aux résultats du sommet du G20 des 15 et 16 novembre 2015. À voir en vidéo.

Intervention de Nathalie Griesbeck

Merci Monsieur le Président,

Un espoir, un constat, une bonne chose.

Une bonne chose : saluer, tout d’abord et le dire haut et fort devant Madame Mogherini [Haute Représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité et vice-présidente de la Commission européenne] l’organisation, pour la première fois, d’un sommet UE-Afrique, en mettant les uns et les autres, sur un pied d’égalité, autour de la même table.

Un constat un peu en demi-teinte : on a été nombreux à le dire ce soir, on fait de grandes annonces, on annonce des sommets, des conférences internationales, un G20, auquel on inscrit, pour la première fois, la question migratoire à l’agenda. Mais quel bilan ? Les uns et les autres l’ont dit, ces rencontres ne présentent pas des résultats à la hauteur des espoirs, ni à la hauteur des questions essentielles et fondamentales qui nous sont posées. Et pourtant on aurait pu saisir l’occasion d’apporter des réponses réalistes aux urgences.

Puis, un espoir, évidemment : l’Afrique et l’Europe ont des destins qui ne sont pas strictement communs mais qui sont indissociablement liés, qui nous imposent la coopération, qui nous imposent de consolider nos approches, de coopérer davantage.

En conclusion, avant de donner des leçons, ici ou là, et spécialement aux pays africains, l’Europe doit montrer sa capacité à gérer de façon humaniste et appropriée, les questions stratégiques qui sont les nôtres, notamment la crise migratoire avec les pays d’Afrique. Merci.

 

Le sommet UE-Afrique de la Valette

Un sommet international sur la migration entre l’UE et les pays africains et d’autres pays concernés au premier plan s’est tenu à La Valette, à Malte, les 11 et 12 novembre 2015.

Ce sommet portait sur les enjeux, mais également sur les opportunités que représentent les migrations. Il fut également l’occasion de reconnaître que la gestion des migrations relève de la responsabilité commune des pays d’origine, de transit et de destination. Les discussions entre les participants traitaient essentiellement de cinq domaines spécifiques :

1. S’attaquer aux causes profondes du problème en s’efforçant de contribuer à établir la paix, la stabilité et le développement économique
2. Intensifier les travaux visant à promouvoir et organiser les voies de migration légales
3. Renforcer la protection des migrants et des demandeurs d’asile, en particulier des groupes vulnérables
4. S’attaquer plus efficacement à l’exploitation et à la traite des migrants
5. Coopérer plus étroitement pour améliorer la coopération en matière de retour et de réadmission

À l’issue de ce Sommet, une déclaration écrite et un plan d’action ont été adoptés. Le Plan d’action est articulé autour de 5 domaines prioritaires :

1. Avantages des migrations en termes de développement et lutte contre les causes profondes de la migration irrégulière et du phénomène des personnes déplacées
2. Migration légale et mobilité
3. Protection et asile
4. Prévenir la migration irrégulière, le trafic de migrants et la traite des êtres humains et lutter contre ces phénomènes
5. Retour, réadmission et réintégration

Ce plan d’action contient 16 initiatives prioritaires qui seront lancées avant fin 2016.

Le sommet du G20 des 15 et 15 novembre

Ce Sommet a réuni les leaders des 20 plus grandes puissances mondiales à Antalya (Turquie), les dimanche 15 et lundi 16 novembre. À l’ordre du jour, plusieurs thématiques : la lutte contre le terrorisme, le défi migratoire et les migrations dans le monde, la crise en Syrie, la situation économique et financière mondiale marquée par un ralentissement de la croissance dans les pays émergents et des politiques monétaires divergentes entre les États-Unis et l’Europe et le rôle du G20.