Horizon 2020 : l'Union européenne pour une recherche de pointe !

Horizon 2020 : l’Union européenne pour une recherche de pointe !

Horizon 2020 est le grand programme de recherche de l’Union européenne. Disponible pour des porteurs de projets de toute l’Union européenne, il représente un investissement d’avenir majeur pour les entreprises, les citoyens et les universités. Découvrez les ressorts et enjeux de ce programme ainsi que ces réalisations dans le Grand Est !

En 2010, la Commission européenne a proposé une « Union de l’innovation » qui est un des piliers de la « Stratégie Europe 2020 », cadre de l’action européenne pour la décennie. Cette « union de l’innovation » a été concrétisée dans le programme Horizon 2020, dans l’optique de développer le potentiel économique de la recherche.

Horizon 2020 est doté d’un budget de 70 milliards d’euros pour 2014-2020. D’autres sources de financement (partenariats public-privé par exemple) permettent d’accroître ce budget initial.

Pour tout savoir sur Horizon 2020, vous pouvez consulter le guide pratique.

Quels sont les enjeux ?

L’Europe, contrairement aux États-Unis et au Japon, investit moins dans la Recherche et le Développement (R&D). Les dépenses de recherche et développement sont pourtant cruciales pour rester compétitif sur le plan mondial et faire face aux défis environnementaux, sociétaux ou technologiques.

En 2011, seul 1,97 % du PIB européen était affecté à la R&D, quand le Japon en dépensait 3,38 % et les États-Unis 2,77 %. Seules la Suède et la Finlande consacraient plus de 3 % de leur PIB dans ces investissements. La part de la France quant à elle n’était que de 2,23 %.

 Retour sur la Stratégie de Lisbonne (la stratégie 2000-2010 de l’Union européenne)

La stratégie de Lisbonne était le programme qui a précédé Europe 2020. Elle a été adoptée en 2000, à Lisbonne, par les chefs d’État et de gouvernement. L’objectif de cette stratégie était de renforcer la recherche en Europe et d’augmenter le taux d’emploi des femmes, des jeunes et des seniors. Cependant, cette stratégie est restée très en-deçà des objectifs de 2000. En effet, elle privilégiait une mise en œuvre souple : concrètement, la Commission européenne, gardienne des traités, n’avait pas le pouvoir de forcer un État membre à remplir les objectifs communautaires. Résultat : en 2010, seul 1,9 % du PIB européen était consacré à la R&D.

 Qu’est-ce qui a changé avec Europe 2020 ?

La gestion des objectifs a été revue. La Commission européenne peut faire des recommandations, donner des avertissements politiques voire recourir à des sanctions. De plus, elle vérifie que les États membres fournissent les efforts nécessaires de réforme budgétaire, en vue de rapprocher les économies européennes. La procédure du « Semestre européen » permet en effet à la Commission de surveiller les progrès des États membres, à la fois sur le plan de la consolidation de leurs budgets nationaux, mais aussi sur des données plus structurelles tels que l’emploi, les investissements et la recherche.

 Les axes du programme Horizon 2020

Horizon 2020 s’articule sur trois axes majeurs :

• Faire entrer l’Europe comme acteur mondial dans les sciences : promotion de l’excellence scientifique dans la santé, les énergies futures et émergentes, les actions Marie Skłodowska-Curie (bourses post-doc etc;) et les infrastructures;
• Donner la priorité à l’industrie, notamment aux technologies stratégiques et prometteuses comme la microélectronique, les biotechnologies et les nanotechnologies;
• Faire face aux défis sociétaux dans la santé, les transports, la sécurité, le changement climatique, l’énergie, l’intégration sociale et l’économie du vivant.

 Chaque projet s’intègre ensuite dans un « sous-programme », avec des exigences spécifiques.

 Horizon 2020 a démarré en janvier 2014, pour une période de 7 ans. Il succède au 7ème programme-cadre de recherche et développement technologique (P.C.R.D.T.) et regroupe aussi désormais Euratom, le programme-cadre pour la compétitivité et l’innovation C.I.P., ainsi que l’Institut européen d’innovation et de technologie (I.E.T.).

 Des exemples de projets financés par Horizon 2020 : 

• Santé : mise au point des programmes de réhabilitation cardiaque (EU-CaRE, consortium européen comprenant l’Assistance publique – Hôpitaux de Paris, des établissements néerlandais, allemand, danois, italien et suisse);
• Sécurité : nouveau système de détection opérationnelle (microélectronique) dans la détection des drogues ou de bombes artisanales (projet NOSY associant le CNRS et d’autres institutions en Italie, au Royaume-Uni, au Portugal et en Suède);
• Énergie : projet Soltile de conception de tuiles captant l’énergie du soleil pour les maisons « zéro énergie nette » (projet bénéficiant à une entreprise française et une autrichienne)

 Quels sont les nouveaux outils opérationnels du programme Horizon 2020 ?

Horizon 2020 a mis en place de nouveaux outils destinés à rendre plus facile l’accès aux financements :

• Le Partenariat européen d’innovation (PEI) est un nouveau dispositif visant à favoriser la recherche et stimuler les répercussions économiques de celle-ci. Il y a des partenariats de ce type dans l’agriculture durable , l’approvisionnement en matières premières ainsi que pour le vieillissement actif et en bonne santé.
• Un outil adapté aux PME les plus innovantes : Horizon 2020 propose des financements dédiés aux petites et moyennes entreprises prometteuses. 7 % des fonds consacrés au leadership dans l’industrie et aux changements sociétaux sont « réservés » aux PME.
• Des procédures accélérées pour l’innovation : deux appels à propositions sont lancés en 2015-2016 pour les projets d’innovation technologique ou représentant un enjeu sociétal.

 

En savoir plus : appel à propositions

 

Horizon 2020 en France

Le projet Horizon 2020 a été lancé en 2014 en France. En juillet 2015, plus de 4000 projets ont été financés par le programme.

Site d’Horizon 2020 en France

 

A qui doit-on s’adresser ?

Les appels à projet sont publiés sur le site du ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche, dédié à Horizon 2020. En général, les appels à projets demandent la création de consortium regroupant 3 partenaires issus de trois États membres. Chaque partie prenante au consortium doit apporter sa « valeur ajoutée » (équilibre des acteurs en présence : université, PME et grande industrie par exemple).

Pour chaque étape du montage de votre projet, vous pourrez vous adresser à des référents, répertoriés sur le lien suivant : Lien vers les points de contact nationaux.

 Dans le Grand Est

• L’université de Lorraine participe à plusieurs projets Horizon 2020, comme FAME (Flexible and Mobile Economic Processing Technologies) qui vise à rendre plus compétitive l’exploitation des ressources minérales.
• L’université de Reims, en Champagne-Ardenne, s’est associée à d’autres centres de recherche européens afin d’étudier l’influence des protéoglycans et les glycosaminoglycans dans les métastases cancéreuses.
• La Chambre de commerce d’Alsace, avec d’autres chambres de commerce du Grand Est, innove dans les facilités de service pour les PME les plus prometteuses.
• L’université de Franche Comté travaille en partenariat avec d’autres établissements français (Lyon) et européens (Bristol, Louvain, Naples) sur l’amélioration du design vibro-acoustique des matériaux. Le projet VIPER (Vibroacoustic of Periodic Media) permet des applications dans l’aérospatial, l’énergie, l’ingénierie civile et l’automobile.
• L’université de Bourgogne est chef de file d’un réseau européen dédié aux jeunes chercheurs dans le domaine de la microbiologie pour lutter contre la listeria, qui est une cause de mortalité importante et oblige à des rappels de produits fréquents.