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Entre Kakfa et Courteline


France

Communiqué de presse de Nathalie Griesbeck – vendredi 29 avril 2016 //

L’administration française a certainement cru bien faire en décidant en 2014 de proroger de 5 ans la validité des cartes d’identité, qui passait de 10 à 15 ans. Elle simplifiait en effet ainsi la vie des citoyens tout en se la simplifiant à elle-même, puisqu’elle échappait dans l’immédiat à l’obligation (et au coût) d’un renouvellement rapide de ces documents. Tout pouvait sembler pour le mieux dans le meilleur des mondes administratifs possibles… ou presque.

On ne sait quelle mauvaise fée passant par là a alors jeté un sort sur le berceau de la carte à la vie ainsi prolongée d’une bonne moitié, en faisant oublier à nos responsables, un peu irresponsables, de demander à leurs homologues étrangers, et notamment européens, ce qu’au fond ils pensaient de leur riche idée. Dommage, car en dehors de la Suisse qui s’est montrée bonne fille en acceptant ces vraies fausses cartes périmées, mais valides, les autres Etats, notamment au sein de l’Union, et tout particulièrement les plus proches de chez nous, n’ont pas voulu l’entendre de cette oreille et refusent ces papiers. Et c’est ici que Kafka rejoint Courteline !

Car les conséquences ne concernent pas que les touristes et autres voyageurs, mais aussi et surtout les travailleurs transfrontaliers, heureusement déjà si nombreux chez nous et dont le nombre ne va cesser de croître pour atteindre 140 000 dans les prochaines années. Il faut donc très vite trouver un dénouement heureux et rationnel à cette absurde et irrationnelle comédie des erreurs, comme dirait volontiers Shakespeare : une occasion à ne pas laisser passer pour continuer de donner sens et vie concrète à l’Europe comme espace réel de liberté.

29 avril 2016