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Comment accompagner les revenants mineurs ? L’ADLE donne la parole !

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LIBE / TERR

Le mercredi 31 janvier, au sein du Parlement européen à Bruxelles, Nathalie Griesbeck et trois collègues députés européens de l’ADLE ont organisé une conférence sur les revenants mineurs. L’objectif de cette conférence était de comprendre comment gérer les retours des revenants mineurs et les réintégrer dans la société. Cette conférence a également permis de donner la parole aux familles dont des enfants ou petits-enfants sont sur le territoire islamique.

Mercredi 31 janvier, au sein du Parlement européen, quatre députés européens membres du groupe de l’Alliance des démocrates et libéraux européens (ADLE), dont Nathalie Griesbeck, ont organisé une conférence sur les revenants mineurs. En effet, des centaines d’enfants sont présents sur les territoires détenus par des organisations terroristes. Certains se sont radicalisés en Europe, d’autres ont été emmenés par leurs parents ou sont même nés sur place. Sur place, ces enfants sont soumis à un environnement idéologique extrêmement violent. Or, seuls ou accompagnés, ces jeunes pourraient vouloir revenir en Europe, notamment suite aux défaites territoriales de l’Etat islamique ! Ainsi, comment gérer le retour de ces enfants européens en zones de conflit djihadistes ? Comment les réintégrer dans la société ? De nombreux intervenants, représentant les institutions mais également des forces de l’ordre et les associations, sont venus apporter leurs réponses.

Moment fort de la conférence, la parole a également été donnée aux familles dont les enfants sont partis rejoindre l’Etat islamique et pour lesquelles l’enjeu est donc crucial ! Deux mères ont fait part de témoignages poignants et ont insisté sur le besoin de venir en aide aux enfants sur place.

La conférence a été introduite par la députée européenne Hilde Vautmans (ADLE) qui a montré combien il est nécessaire d’adopter des approches sur mesure pour répondre au mieux aux besoins des revenants mineurs.

Accompagner les retours des mineurs : une approche multi-agence nécessaire

Présidente de la commission spéciale Terrorisme, membre de la commission Libertés civiles, justice et affaires intérieures (LIBE), et vice-présidente de l’intergroupe « Droit des enfants », Nathalie Griesbeck est directement impliquée sur cette thématique. Ainsi, elle a modéré le premier panel intitulé : « Le défi sécuritaire posé par les jeunes revenants : quels sont les risques concrets portés par ces enfants ? ». Avant de donner la parole au Commissaire de l’Union européenne pour l’union de la sécurité, Julian King, Nathalie Griesbeck a insisté sur le caractère sensible de cette thématique. Elle a également mis en avant le manque de données précises qui empêchent de connaître l’ampleur du phénomène.

 

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Le Commissaire Julian King a pour sa part a rappelé l’importance d’une approche multi-agence qui mette en relation tous les acteurs concernés : la police, les enseignants, les associations, la communauté, les échelons locaux, et bien sûr l’Union européenne et les États-membres.

Nathalie Griesbeck a ensuite donné la parole à M. Ramadan, représentant du Réseau de sensibilisation à la radicalisation. Ce réseau européen, créé en 2011, soutient les principaux acteurs impliqués dans la prévention de la radicalisation. Le réseau a notamment publié un papier destiné aux praticiens pour la gestion du retour de ces mineurs. Lors de son intervention, M. Ramadan a précisé que ce sont les adolescents (15-18 ans), souvent radicalisés, qui portent les plus grands risques sécuritaires mais que ces derniers ne représentent qu’une minorité des enfants sur place.

Forts de leur expertise, M. Bertholee, directeur général du service secret et de sécurité des Pays-Bas et Paul Van Tigchelt, membre de l’organe belge qui traite des données relatives à la menace terroriste, ont souligné l’importance du partage d’informations pour pouvoir faire face aux défis sécuritaires et accompagner les retours des mineurs. En Belgique, il est prévu d’aider les enfants de moins de 10 ans à rentrer – néanmoins, dans les faits il est très difficile de réaliser de telles opérations. Selon M. Van Tigchelt, en 2017, huit enfants belges sont rentrés dans leur pays et 140 enfants sont encore présents au sein du Califat.

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« Donnons aux jeunes les raisons d’aimer notre société »

Le second panel consacré à la réintégration des jeunes revenants était modéré par Gérard Deprez, député européen et collègue de Nathalie Griesbeck au sein de la commission parlementaire LIBE. Sont intervenus un représentant des Nations unis, deux élus locaux (belge et néerlandais), et le représentant de l’ONG Child Soldiers International. Outre le besoin d’approches « au cas par cas », les intervenants ont montré leur détermination à s’attaquer à la base du problème en prévenant la radicalisation. Cela n’est possible qu’en « donnant aux jeunes les raisons d’aimer notre société » selon le maire belge Bart Somers. Il s’agit de leur offrir de réelles perspectives économiques et sociales aux jeunes et de les intégrer dans une société inclusive.

Pour conclure, le député européen espagnol Javier Nart (ADLE) a pris la parole et a une nouvelle fois insisté sur les traumatismes indescriptibles subis par les mineurs aux mains des organisations terroristes tout en rappelant l’importance de juger les membres des familles qui participent aux activités terroristes.

Sujet au cœur de l’actualité, Nathalie Griesbeck reste très attentive à la question des « revenants mineurs » afin de s’assurer que le meilleur intérêt de chaque enfant sera garanti.

7 février 2018