Faisant le constat d’atteintes répétées à la liberté de la presse et à l’indépendance des médias au sein de l’Union européenne, l’Alliance des Démocrates et des Libéraux pour l’Europe, au sein de laquelle siègent les élus du Mouvement Démocrate (MoDem), organisait mercredi 10 novembre une conférence pour faire un état des lieux de la liberté de la presse en Europe. A cette occasion, Nathalie Griesbeck est revenue sur la situation en France.Durant cette conférence, politiques et journalistes sont intervenus pour dresser le tableau d’une Europe au sein de laquelle les entraves à la liberté de la presse sont de plus en plus courantes. Au premier rang des pays ciblés l’Italie. Les journalistes italiens David Carretta et Lorenzo Consoli ainsi que le député Giommaria Uggias ont chacun leur tour dénoncé l’Italie de Sylvio Berlusconi. Une Italie où la liberté de la presse ne fait que reculer et la concentration des médias aux mains du leader italien s’accentuer. Autre pays critiqué pour son rapport à la presse et aux médias la France. Les députés ADLE/MoDem Nathalie Griesbeck et Sylvie Goulard ont ainsi dénoncé le climat nauséabond qui règne actuellement dans l’hexagone et les affaires qui se multiplient. Face à ce constat très dur sur la situation des médias en Europe, Jorgo Chatzimarkakis député allemand (ADLE/FDP) a cependant tenu à souligner la différence qu’il existe entre les pays du sud de l’Europe et ceux du nord rappelant que dans les pays du nord de l’Europe les journalistes et les médias jouissent d’une grande liberté.
Pour Nathalie Griesbeck qui est longuement intervenue sur la situation de la presse, la France « ne déroge pas à la situation générale de détérioration de la liberté de la presse et des médias. Au contraire elle est en avant garde« . Pour la Députée européenne, « la situation de la liberté de la presse en France est si dégradée qu’elle est en quasi déliquescence« . Concentration des médias, violation du secret des sources, mépris des journalistes et de leur travail, et convocation récurrente de ces derniers devant la justice, sont autant de faits qui sont devenus le quotidien d’une presse qui souffre de plus en plus de l’intrusion du pouvoir en place. « A cet égard, les choses se sont clairement accélérées en 2010 avec l’affaire Woerth-Bettencourt, réelle affaire d’Etat dont on ne compte plus les dérives » souligne Nathalie Griesbeck. Une affaire qui mêle les services secrets, les forces de police et autres magistrats qui usent de leur pouvoir pour se procurer les relevés téléphoniques des journalistes afin d’identifier leurs sources et d’entraver leur travail.
Et pourtant rappelle l’élue du Grand est, « il existe tout un arsenal juridique censé protéger la liberté de la presse et la liberté d’information. Cela étant il est flagrant de constater que depuis 2007 ces règles sont violées, que cet arsenal législatif est bafoué, foulé aux pieds« . Dans ce contexte, il faut rappeler que la liberté de la presse est un pilier de notre démocratie et qu’il doit être protégé comme tel. « Les méthodes qui ont cours actuellement en France sont totalement incompatibles avec les règles d’une démocratie moderne, dans une contradiction absolue avec toutes les valeurs sur lesquelles reposent l’Union européenne » conclut la députée européenne.
14 novembre 2010
