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Abeilles, Europe et Emails ?


Mon action

« De temps en temps, je reçois des Emails de personnes qui critiquent à tout va ce que fait l’Union Européenne, sans savoir réellement de quoi ils parlent ; le dernier en date, assez virulent, parlait des abeilles, d’Europe, de corruption et de menaces. Voilà ma réponse » ; Vous trouverez ci-dessous la réponse de Nathalie Griesbeck.
« Monsieur,

J’ai bien reçu votre Email et je vous en remercie vivement.

Avant toute chose, je souhaite souligner que je n’apprécie pas le ton véhément de votre lettre qui sous-entend qu’aucun élu ne travaille ou encore qui semble supposer que tous les élus européens seraient soumis à l’influence de « lobbys et autres sociétés ».

Concernant à présent le contenu de votre lettre, il me semble que vous faites référence à la protection des abeilles, aux OGMs ou encore aux actions de Monsanto et autres « lobbys » européens.

Tout d’abord, quant à la récente « affaire » des « pesticides tueurs d’abeilles » : je vous informe que le 24 mai dernier, l’Union Européenne a adopté un règlement d’exécution pour restreindre l’utilisation de trois types de ces insecticides « tueurs d’abeilles », qui figurent parmi les plus utilisés au monde (la clothianidine, le thiaméthoxame et l’imidaclopride). Ce texte interdit l’utilisation de ces pesticides pour les quatre grandes cultures les plus particulièrement concernées : le maïs, le colza, le tournesol et le coton, ainsi que pour une cinquataine d’autres cultures, et ce dès le 1er décembre 2013. Il devra être révisé dans deux ans. Je vous invite à consulter ce règlement, en français, à l’adresse suivante : http://eur-lex.europa.eu/LexUriServ/LexUriServ.do?uri=OJ%3AL%3A2013%3A139%3A0012%3A0026%3AFR%3APDF. Je vous informe par ailleurs que la Commission européenne a également interdit, le 16 juillet dernier, un autre insecticide tout aussi dangereux pour les abeilles : le fipronil. Alors que chaque année, des miliers de colonies d’abeilles disparaissent, ces interdictions sont une première mondiale pour la protection des abeilles et il s’agit là d’une avancée considérable.

Ce règlement, qui représente un progrès considérable, pourrait cependant être amélioré sur plusieurs points : Premièrement, pour l’instant, l’interdiction de ces pesticides n’est effective qu’entre janvier et juin – période durant laquelle les abeilles sont le plus susceptibles de butiner et donc d’être vitimes des effets de ces insecticides. En outre, l’interdiction ne concerne pas les cultures moins susceptibles d’être au contact des abeilles, parmi lesquelles les céréales d’hiver, et notamment le blé et l’orge. Deuxièmement, quelques incertitudes existent sur le fait que certains néoninéonicotinoïdes puissent persister dans l’environnement plusieurs mois et même plusieurs années après le traitement des terrains. Bien que ces études mériteraient encore être confirmées, ces éléments d’incertitude nous invitent évidemment à la précaution. Je suis convaincue que cette interdiction d’une grande partie des pesticides dangereux a marqué un premier pas décisif dans la protection des abeilles, qu’il est important de saluer et d’encourager dans le futur. Aussi, il me semble essentiel que l’interdiction de ces pesticides soit non seulement prolongée dans le futur, mais aussi être élargie à l’ensemble des cultures. En effet, les abeilles, qui assurent la pollinisation sont indispensables à la biodiversité et à la survie de nombreuses espèces. Croyez bien que c’est donc avec beaucoup d’attention que je suis ces questions au Parlement européen (et vous trouverez davantage d’informations sur mes prises de position sur mon site internet www.nathalie-griesbeck.fr) .

Deuxièmement concernant Monsanto ou les OGM, je crois qu’il est très important de rester mobilisé et vigilant face au risque de l’introduction d’Organismes Génétiquement Modifiés (OGM) sur le territoire de l’Union européenne. En effet, je suis farouchement opposée à l’utilisation d’OGM tant que l’on n’aura pas démontré leur innocuité, à la fois sur la santé humaine et sur l’environnement. Il s’agit là d’un sujet majeur qui relève de la sécurité alimentaire et environnementale. Aussi, vous pouvez être assuré de toute l’attention que je porte à cette question dans mon travail au Parlement européen, afin qu’aucune législation ne favorise les Organismes Génétiquement Modifiés (OGM) aux dépens des cultures traditionnelles. Ainsi, je suis avec attention les négociations relative à l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et les Etats-Unis, et j’ai défini, aux côtés de mes collègues du Mouvement Démocrates (MoDem), certaines lignes rouges, parmi lesquelles le refus de l’introduction d’OGM. Croyez bien à toute l’attention que je porte à ces questions.

Restant naturellement à votre écoute et en vous souhaitant un bel été, je vous prie d’agréer, Monsieur, l’expresson de mes cordiales salutations.

Nathalie GRIESBECK »

8 août 2013