Le miel est le produit agricole primaire par excellence. Si les apiculteurs s’exposent au risque d’être piqué, ce ne sont pas directement eux qui créent le miel mais bien nos amies les abeilles. La modification de la Directive miel de 1991 a été votée au Parlement européen lors de cette session plénière de janvier. Un point a beaucoup fait débat parmi les parlementaires: la clarification du statut du pollen. Nathalie Griesbeck a soutenu, accompagnée de la majorité des députés, la qualification du pollen comme constituant naturel du miel, qualification qui protège les petits producteurs de miel.
Il s’agit là d’un détail qui peut sembler anodin mais qui, du fait des répercussions de cette qualification sur les obligations d’étiquetage, a beaucoup divisé. Le fait est que s’il avait été désigné comme ingrédient du miel, le pollen aurait alors été soumis aux obligations d’étiquetage relevant de la législation européenne sur les OGM qui établit que les OGM présents au-delà du seuil de 0,9% doivent être indiqués sur l’emballage. Le calcul étant fait par ingrédient et le pollen ne constituant qu’environ 0,5% d’une cargaison de miel, la définition du pollen comme constituant du miel empêche l’étiquetage des OGM éventuellement présents dans le pollen.
Ceci étant dit et malgré son vif engagement contre l’utilisation de produits OGM en Europe, Nathalie Griesbeck s’inscrit ici contre la proposition de la commission parlementaire « Environnement, Santé publique et Sécurité alimentaire » (ENVI) de faire du pollen un ingrédient du miel. En effet, la présence infime de pollen potentiellement génétiquement modifié dans le miel ne justifie pas de sanctionner tout un secteur, majoritaire formé de PME. L’obligation d’étiquetage d’un produit dans lequel le pollen est par ailleurs naturellement présent entraînerait de grandes difficultés pour les producteurs, les tests à effectuer sur chaque lot de miel étant très couteux et techniquement difficilement réalisables. En outre, et au-delà des répercussions en matière d’étiquetage, il parait aussi sensé de faire du pollen un ingrédient du miel que de faire d’un jaune d’œuf un ingrédient de l’œuf. Le bon sens nous pousse clairement à affirmer que le miel est un produit agricole mono-ingrédient.
Le Parlement européen a finalement rejeté la proposition de la commission ENVI. C’est à présent au tour du Conseil de l’Union européenne de discuter de la modification de la directive miel.
22 janvier 2014
