Avec la politique que le pouvoir en place mène à l’égard des jeunes, le Gouvernement fait aujourd’hui très volontairement le contraire et prend l’exact contre-pied de l’affirmation si juste –nous le savons tous- de Victor Hugo dans Les Misérables. Il ne se contente pas de multiplier les fermetures de classes et de diminuer dramatiquement d’année en année le nombre des maîtres. Il a aussi passé commande à Jean-Marie Bockel, secrétaire d’Etat à la Justice, d’un rapport sur la prévention de la délinquance des jeunes.Remis au président de la République, ce rapport se caractérise par un durcissement singulier de la volonté de répression à l’égard des jeunes et des enfants, ainsi que de leurs parents. Et s’y ajoute la stigmatisation des enfants turbulents, même âgés seulement de 2 ou 3 ans, chez qui on veut détecter et traiter, voire réprimer, dès l’âge le plus tendre, de prétendus troubles du comportement à caractère psychologique et même, affirme-t-on, psychiatrique !
Mais ce n’est vraiment pas en multipliant les mesures de répression pénale et de contrainte psychiatrique qu’on peut espérer véritablement apporter des réponses aux maux sociaux et éducatifs qui minent la société française et en particulier le monde de la jeunesse, qui ne doit pas être considérée comme une menace pour notre pays ni comme un ramassis de délinquants en puissance, mais qui constitue évidemment l’espoir et l’avenir de la France.
4 novembre 2010
