Chaque mois, Nathalie Griesbeck invite, dans sa lettre d’information, un autre député européen à s’exprimer au sujet de l’un des rapports de la session plénière ou d’un sujet d’actualité clef. Ce mois-ci, Claude Rolin, député belge du Parti Populaire Européen (PPE) et Vice-président de la commission de l’emploi et des affaires sociales, nous parle de la protection des travailleurs contre les substances cancérigènes, dossier sur lequel il est le Rapporteur pour le Parlement européen. Retrouvez l’interview en vidéo et plus d’explications dans cet article.
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Mardi 11 décembre, le Parlement européen a adopté par une écrasante majorité (585 voix pour, 46 contre, 35 abstentions) de nouvelles règles européennes qui visent à protéger les travailleurs contre l’exposition aux substances cancérigènes et mutagènes. Ce vote final met un terme aux mois de négociation avec le Conseil (qui représente les États membres).
Chaque année, 53% des décès dus à des maladies professionnelles sont imputés au cancer. C’est en particulier le cas pour les travailleurs qui ont été exposés à des substances cancérigènes dans le cadre de leur travail. Comme le précise Claude Rolin en vidéo, on estime ainsi que 7 à 12 personnes meurent du cancer toutes les heures précisément pour cette raison.
Face à ces risques inacceptables, l’Union européenne a pris des mesures au début des années 2000 pour protéger les travailleurs contre les risques liés à l’exposition aux agents cancérigènes ou mutagènes. Cette directive, déjà révisée une première fois en 2016, se trouve aujourd’hui une nouvelle fois renforcée via l’ajout de huit substances.
Parmi les améliorations majeures de cette nouvelle directive, le Parlement européen a réussi à inclure les gaz d’échappement des moteurs diesel dans le texte final et a fixé des valeurs d’exposition limites. Une mesure particulièrement importante puisque quelques 3,6 millions de travailleurs européens sont potentiellement exposés à ces gaz.
Comme le mentionne Claude Rolin, cette législation est une application concrète de l’Europe sociale et de l’Europe qui protège. Grâce à la mise en œuvre de cette directive, c’est 100 000 vies qui seront sauvées dans les 50 ans à venir.
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11 décembre 2018